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L’artisanat en Guadeloupe se fait de plus en plus rare. Malheureusement, la plupart des produits que l’on trouve sur les marchés ou autres sont importés d’Amérique Latine ou d’Asie.
Mais on retrouve quand même quelques objets typiques produits localement. C’est le cas pour les chapeaux, les tambours gwo-ka, les dentelles de Vieux Fort ou encore les maquettes de bateau fabriquées par de petits artisans aux Saintes ou à la Désirade.
L’artisanat guadeloupéen n’est pas abandonné pour autant. Décoration d’intérieurs, bijoux, ustensiles de cuisine, vêtements, jouets, sont conçus par des artisans et artistes guadeloupéens.

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Les fleurs
Plusieurs horticulteurs notamment sur la côte est de Basse Terre mettent en boîte prêts à expédier Anthuriums, Alpinias, Roses de porcelaines, Oiseaux de paradis, et autres fleurs exotiques. Ces emballages sont spécialement conçus pour que vous les emportiez dans l’avion. Si vous n’avez pas envie de vous encombrer, sachez que vous pouvez également ramener des graines d’arbres exotiques.
Une boutique à l’aéroport propose également ces services.
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Architecture : La case créole
La case créole fait aujourd’hui partie intégrante du paysage de Guadeloupe.
C’est au 19ème siècle, et notamment en 1848 après l’abolition de l’esclavage, que sont apparues les premières cases créoles. Les anciens esclaves désormais libres s’installent sur les terrains vacants et y construisent leur habitation.
La case est bâtie autour d’un module de base, d’ossature bois, d’environ 3 mètres sur 3, sur lequel on pose deux portes sans serrure ni sonnette. Son orientation est généralement est-ouest pour que ses habitants bénéficient de l’air frais des alizés. Son toit à deux pans est toujours pentu afin de laisser couler l’eau lors de pluies tropicales. Il existe bien sûr des variantes de cases. Aux Saintes par exemple, le toit des cases comportent souvent quatre pans.

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La case la plus simple est la case deux pièces, dite « dé pyes kaz » en créole. Elle se compose d’une chambre et d’un salon, et évolue au fil des besoins de ses habitants. Si la famille s’agrandit, on peut très bien ajouter un module qui apportera une pièce supplémentaire.
La case trois pièces possèdent une cuisine en plus sur le devant. Cette cuisine, faite de tôles et de planches, était séparée de la case principale pour éviter qu’un incendie ne ravage toute l’habitation. En effet, la cuisson des aliments se faisait sur un foyer à charbon fouillé dans sol, où les braises étaient maintenues parfois jour et nuit. Le risque d’incendie était donc très important.

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Autrefois, les cases étaient construites en entrecroisant des branchages, notamment des gaulettes, ces branchages de merisier croisés sur le bâti et recouvert de torchis. Le toit était quand à lui confectionné à partir de la paille de canne. Cette technique est toujours utilisée à Marie Galante mais sur le reste de l’archipel, elle a été remplacée par des constructions en bois qui requièrent le savoir-faire des charpentiers de marine. Les cases sont alors plus facilement démontables.
L’avantage de la case créole, outre le fait qu’elle soit modulable, est qu’elles sont aussi facilement transportables et déplaçable par camion. Certaines sont construites sur pilotis, contre des murets, ou de grosses pierres afin qu’elles soient mieux isolées de l’humidité.

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La plupart des cases créoles éparpillées le long des rues, des chemins et des routes, sont d’extérieur, colorées et très fleuries. Le toit des galeries ou des vérandas est orné de fanfreluches ou de dentelles découpées dans le bois. Les propriétaires de ces cases ont souvent dans leur jardin un potager et un poulailler pour les besoins de la famille, ainsi qu’un arbre à pain, qui donne des fruits très nourrissants.
De nombreuses cases créoles ont été détruites par le cyclone Hugo qui a ravagé l’archipel en 1989. Elles ont alors été remplacées par de petites maisons en dur.
Aujourd’hui, des gens vivent encore dans ces cases au confort très sommaire. Leurs conditions de vie ne sont pas faciles.
Architecture : la maison de style coloniale

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Symbole de l’occupation coloniale, ces grandes maisons anciennes sont précieusement préservées car elles font partie intégrante de l’architecture guadeloupéenne.
Demeure des Maîtres à l’époque coloniale, ces maisons sont d’élégants pavillons qui ne restent encore aujourd’hui accessibles qu’à une classe aisée de la société.
La qualité de finitions de ces maisons contraste avec les cases créoles et les maisons hautes et basses.
Les façades des maisons coloniales sont ornementées de briques ou de bois et les fenêtres parées d’auvents décoratifs. La surface habitable et le nombre de pièces témoignent de la qualité de vie de ses occupants ; séjour, salle à manger, officine, chambre double,… ainsi qu’une immense terrasse.
Les matériaux de construction sont plus modernes et plus robustes, et le toit est en tuiles.

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La maison coloniale de Zevallos
L’une des maisons coloniales les plus connue de Guadeloupe est la maison coloniale de Zevallos.
Elle est située sur la route qui relie Le Moule à Saint François.
Elle a été construite en France à la fin du 19è siècle et amenée par bateau en pièces détachées.
Petite précision si vous vous y arrêtez, on ne peut n’y entrer dans le jardin, et encore moins visiter la maison. Il s’agit d’une propriété privée.
Cette maison coloniale est semblable à la maison Souques-Pagès qui se trouve à Pointe-à-Pitre, et qui est aujourd’hui devenu le musée Saint John Perse. Cette dernière est l’une des principales richesses architecturales de la Guadeloupe. Les deux maisons ont une architecture semblable. Leurs charpentes ont été conçues par les ateliers Eiffel.
Plusieurs légendes demeurent sur la Maison de « Zévallos », dont l’une qui dirait qu’elle est hantée.
L’habitation
L’habitation désigne le domaine du planteur du 17è au 19è siècle. Elle regroupe les bâtiments agricoles, l’usine à sucre, la distillerie, les cases des esclaves et la maison du maître.
La caféière Beauséjour en est l’une d’elle ainsi que l’habitation La Grivelière dont les bâtiments agricoles abritent le moulin hydrauliques, le moulin à bêtes, les étables, les chaudières… L’habitation est composée d’une galerie qui entour le rez-de-chaussée. Toutes les pièces principales desservent sur cette galerie. A l’étage, on retrouve généralement les chambres
La maison créole
Entre la traditionnelle case créole et la maison coloniale, de nombreux guadeloupéens résident dans des maisons créoles. Ce sont elles qu’on aperçoit le plus vue du ciel. Elles se caractérisent par leur toit fait de tôle ondulée de couleur vitaminé. Elles sont fabriquées soit en bois tropical, en dur ou en bi-matière. Comme les cases créoles, elles possèdent des auvents décoratifs aux volets et des lambrequins ornent les lisières du toit ou de la façade avant.
La maison créole est le plus souvent agrémentée d’un jardin tropical où se trouvent bougainvilliers, orchidées, aloe vera, hibiscus…
Les maisons haut et bas
Les maisons « Haut-et-Bas » sont les habitations de ceux qui ont moins de moyens. Elles désignent des bâtiments en pierre dont le rez-de-chaussée est commerçant et l’étage abrite les habitants. Il est parfois entouré d’une coursive ou d’un balcon supporté par des piliers métalliques.
On les trouve notamment au Gosier et à Pointe-à-Pitre.
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Les plats traditionnels

Piments © Nathalie Dulex | Fotolia
La cuisine guadeloupéenne a été influencée par les différentes cultures qui se sont succédé sur l’île : amérindienne, africaine, européenne et indienne. Cette cuisine métissée est généreuse, simple mais goûteuse et le plus souvent, bien épicée !
Il existe aujourd’hui deux types de cuisine créole : celle servie dans les restaurants de l’archipel, qui utilise considérablement les épices et produits exotiques locaux ou importés, et celle que l’on fait à la maison, que vous aurez peu l’occasion de goûter, et qui utilisent les produits issus des ressources domestiques.
Chez l’habitant, l’alimentation se compose principalement de poisson séché comme la morue salée, mais aussi du cabri, nom donné à la chèvre locale, du cochon et beaucoup de racines (manioc, taro, igname…), féculents (haricots rouge ou noir, pois doux, bananes plantains…), fruits et légumes, souvent cultivés dans les jardins.

© Unclesam | Fotolia
Le meilleur moyen de découvrir cette cuisine traditionnelle et authentique est de séjourner chez l’habitant qui se fera un plaisir de vous faire goûter les bons plats créoles.
Au restaurant, on vous proposera beaucoup de poisson et surtout de la dorade coryphène, qui n’a rien à voir avec la dorade de métropole et qui est le plus couramment servi.
Marlin, thon, espadon, vivaneau, sont également des poissons qui vous trouverez au restaurant. Les poissons coralliens tels que la murène, le poisson-perroquet ou encore la carangue sont très bons mais rarement proposés.
Côté coquillages et crustacés, vous aurez peut-être l’occasion de déguster les langoustes, stars de la cuisine guadeloupéenne et qui abondent dans les eaux de l’île. Elle se sert généralement grillée avec une délicieuse sauce épicée. Si vous trouvez néanmoins un menu langouste à moins de 20 euros, sachez qu’il s’agit certainement d’une langouste importée congelée de l’étranger.
Les ouassous, grosses crevettes d’eau douce, sont également très présentes en Guadeloupe. Grillées ou simplement avec une sauce, les guadeloupéens en raffole.

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Enfin le crabe est l’autre vedette de la cuisine créole. Il se sert généralement farci. Lambis, palourdes, et burgots –bulots– sont d’autres coquillages que vous retrouverez dans la cuisine guadeloupéenne.
Parmi les plats vraiment typiques, on trouve le court-bouillon, le blaff (bouillon aux œufs d’oursin et au poisson), le colombo, le ragout de poulet ou de cabri, le boucané, le matété…
Le colombo, aussi appelé massalé, est un assortiment d’épices : safran, cumin, coriandre, ail et piment. Il est intégrée dans une sauce qui accompagne le plus souvent du poulet, du cabri, mijotés plusieurs heures, ou de la dorade. Cette sauce est parfois agrémentée de lait de coco, qui l’adoucit et l’épaissit.

Igname © Christophe Fouquin | Fotolia
Les plats sont souvent composés d’un délicieux gratin de légume du pays : igname, banane plantain, giraumon (potiron antillais)…
En dessert, les fruits exotiques tiennent la part belle : au sirop, confits, en gelées, compotes ou confitures ou tout simplement nature… Un vrai régal ! L’ananas, la noix de coco et la banane sont présents dans nombreux desserts guadeloupéens. Les spécialités guadeloupéennes sucrées sont le célèbre Blanc-Manger coco (à base de noix de coco et vanille), le sorbet coco, le flan au coco, la banane flambée au rhum, ou encore le Tourment d’amour, spécialité des Saintes.
Principaux plats et spécialités créoles :

Acras © pf30 | Fotolia
Les accras : petits beignets à la morue, au poisson ou aux légumes
Les bokit : sorte de gros beignets fris et fourrés aux légumes, à la morue ou autre
Les balaous : petits poissons frits
Le blaff : court-bouillon aux œufs d’oursin et poisson ou crustacé
Les Dombrés et Ouassous : boulettes de farine d’origine africaine accompagnées d’écrevisses locales
Les boucanés : viande ou poisson cuit lentement à la fumée d’un feu de bois
Les kassav : galette à la farine de manioc
Chodo ou chaudeau : boisson à base de lait concentré, d’œuf et de citron vert
Les boudins : composés de sang de bœuf ou de porc, ils sont souvent aromatisés au piment
Le Calalou : soupe à base d’herbes, feuilles et porc salé
Le Matété de crabe ou matoutou : à base de crabes de terre et riz
Les ragoûts de Chatroux (petite pieuvre) ou de Lambis (crustacé local)
Le Bébélé : plat entre la soupe et le ragout, à base de tripes, fruit à pain, banane verte, et giraumon
La chiquetaille de Morue : morue déchiquetée grillée et servie avec une vinaigrette ou une sauce chien
Le pône : gâteau à base de patates douces, giraumon, sucre, vanille, raisins secs, canelle, beurre et rhum
Le féroce d’Avocat : purée d’avocat à laquelle on ajoute de la morue grillée, de la farine de manioc, du vinaigre et du piment
Le touffé : poisson cuit à l’étouffée
Le migan : purée de banane et de fruits d’arbre à pain
Le colombo : plat de viande ou de poisson et légumes mijotés aux épices
Le pâté en pot: ragout longuement mitonné aux légumes et aux abats
La sauce chien : vinaigrette aux aromates locaux en émulsion
Bélangère : sorte d’aubergine
Chadec : pamplemousse
Chadron : oursin blanc. Son corail est le caviar des Antilles
Cirique : crabe de palétuvier
Lambi : grand coquillage dont la chair est très appréciée, le plus souvent cuite en ragout ou fricassée
Souda : bernard-l’hermite
Tourment d’amour : tartelette à la noix de coco, spécialité des Saintes

© jimverger | Fotolia
Les épices
Les épices sont véritablement au cœur de la cuisine antillaise. L’apport des épices dans cette gastronomie est relativement récent et provient majoritairement de l’influence indienne.

Roucou © Fabrice Alexandre | Fotolia
Sachez que la plupart ne viennent pas de l’île et sont importées. Sur les marchés de Saint François, Sainte Anne ou encore Pointe-à-Pitre, vous trouverez facilement sur les étales des doudous à madras, les piments et « chaudes épices » : safran, cumin, poivre, clous de girofle, gingembre, colombo, roucou (dont les graines remplacent la sauce tomate et sont utilisées pour faire une huile de cuisine)… Couleurs et odeurs contribuent à l’ambiance dépaysante de ces marchés colorés.
N’hésitez pas à en ramener en métropole, car les épices sont beaucoup moins cher en Guadeloupe.
Les fruits et légumes
Les fruits et légumes exotiques que l’on consomme en Guadeloupe font incontestablement partie du dépaysement culinaire.

Caramboles © tedwynnie | Fotolia
A l’exception de la banane, la plupart des fruits ne sont pas cultivés intensivement. Tous les fruits que vous trouverez dans les marchés sont issus de petits jardins créoles. Grande Terre cultive par ailleurs le melon Philibon, excellent lorsqu’il est bien mûr.
Parmi les fruits les plus courants, vous trouverez l’ananas bouteille, très sucré, la noix de coco, la mangue, l’avocat, la pomme surette, la prune de cythère, pamplemousses (chadec), le fruit de la passion (maracuja) , la goyave, la papaye, le citron vert, indispensable au punch, le corossol et la carambole (petit fruit jaune à la forme curieuse : quand on la coupe en largeur, on obtient ces fameuses étoiles à cinq branches). De délicieux sorbets de ces fruits exotiques et notamment de maracuja, sont souvent proposés dans les hôtels ou les restaurants guadeloupéens.

© vouvraysan | Fotolia
Les noix de coco occupent une place prépondérante dans la cuisine antillaise et entre dans la composition de nombreux desserts. Vous pourrez aussi déguster de délicieux sorbets coco, vendus et préparés par des marchands ambulants.
Vous pourrez notamment ramener en métropole les savoureuses confitures aux fruits (maracuja, goyave, mangue, papaye, coco, banane…) que vous trouverez sur les marchés antillais.
La Guadeloupe, c’est aussi et bien sûr les nombreuses variétés de bananes ; de la banane-fruit à la banane-légume.

Patates douces © Paty Wingrove | Fotolia
Hachis Parmentier créole, gratin de cristophines, de papayes ou de bananes plantains… Les savoureux légumes de pays agrémentent les plats créoles avec délicatesse.
La consommation des « racines » ou tubercules, est ancrée dans la cuisine guadeloupéenne. Manioc, ignames, patate douce, font partie des plats locaux courants. C’est aussi le cas pour le fruit à pain, la banane verte et la banane plantain, la cristophine, le giraumon, le choux-pays…
Le rhum
Le rhum est incontestablement le produit à ramener de Guadeloupe. De la bouteille de Rhum, blanc ou vieux, aux délicieux punchs aux fruits (coco, goyave, maracudja ou fruit de la passion, banane…), le rhum et sa culture est omniprésent en Guadeloupe.

Sucre de canne © Unclesam | Fotolia
Issue de la canne à sucre, le rhum est une boisson fortement alcoolisée (à consommer avec modération) qui accompagne l’histoire de la Guadeloupe depuis le 17è siècle. La Guadeloupe possédait près d’une soixantaine de distillerie à la veille de la Seconde Guerre Mondiale. Malheureusement, aujourd’hui on n’en compte plus que neuf, dont quatre à Marie Galante, et qui produisent environ 63 000hl d’alcool pur chaque année.
Il existe deux types de rhum : le rhum industriel ou de sucrerie, qui s’obtient par distillation de la mélasse (résidu de la fabrication du sucre), et le rhum agricole, directement élaboré à partir du jus de canne à sucre fermenté. Il faut savoir que la Guadeloupe produit plus de rhum industriel que de rhum agricole.
Le traditionnel cocktail de bienvenue, le planteur, est un mélange de jus de fruits frais, de citron, de sucre et de rhum.
Le ti’punch vous sera servi à l’apéritif, sec, avec un peu de sucre et de citron. C’est le punch traditionnel antillais. Généralement le rhum et le sirop de canne sont présentés dans des carafes pour que chacun remplisse son verre à son goût, et dans lequel on ajoute une rondelle de citron vert. En Guadeloupe mais aussi dans toutes la Caraïbe, toute occasion est bonne pour déguster un ti’punch.
Enfin, après un bon repas vous apprécierez, avec modération bien sur, un rhum vieux, brun et boisé.
Riches en arômes complexes, les rhums vieux des Antilles comptent parmi les meilleurs au monde.

Gousses de vanille © dongads | Fotolia
D’autres saveurs incontournables : le sirop et le sucre de canne, la vanille, le café, la cannelle, le cacao…
Le sirop de canne est obtenu en broyant les cannes à sucre. Le jus extrait permet de produire le sucre par concentration. C’est au cours de ce processus qu’est obtenu le sirop de canne. Ce dernier contient environ 60 % de sucre.
La vanille, le café, la cannelle et le cacao ne sont produits qu’en très petites quantité.
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En Guadeloupe, la musique et la danse sont intimement liées. Gwo-ka, quadrille, biguine, zouk, tous sont à la fois un style de musique et un style de danse.

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Le gwo-ka
Musique traditionnelle de Guadeloupe par excellence, le gwo-ka se joue avec des tambours appelés « ka ».
Le gwo-ka est né durant la période de l’esclavage, les tambours étaient à l’origine creusés dans des troncs d’arbres évidés. Les esclaves des anciennes plantations se servaient de la musique pour s’évader mais aussi communiquer. Cette musique a donc une empreinte africaine très forte.
Aujourd’hui, le gwo-ka est présent plus que jamais en Guadeloupe : c’est la première musique et danse de Guadeloupe. Car le gwo-ka, ce n’est pas qu’une musique, c’est l’alliance de la danse, du chant et de la musique. Il anime la plupart des rassemblements populaires, comme le carnaval, les autres fêtes, ou les mouvements de contestation comme la grève générale de Guadeloupe en 2009.
Mais le gwo-ka est surtout joué lors des « léwoz ».
Les lewoz sont des soirées populaires qui ont lieu les vendredis et samedi soirs. L’ambiance y est conviviale, tout le monde se retrouve et s’amuse autour d’une représentation du répertoire traditionnel gwo-ka.
Un festival est dédié au gwo-ka est permet d’en avoir un très bon aperçu. Le festival Gwo-ka est organisé en juillet à Sainte Anne. Une série de concerts et de démonstrations sur la plage et dans le village est donnée par les artistes de Guadeloupe pendant une semaine.
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Le quadrille

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Le quadrille est une danse ancienne, importée d’Europe aux Antilles vers le 17è siècle.
Il était surtout apprécié dans les milieux bourgeois.
Le quadrille actuel est dansé de plusieurs styles ayant chacun une base rythmique différente : entrée, valse, pantalon, été, poule, pastourelle et biguine. Le commandeur, personnage central du quadrille, donne les consignes pour les pas.
L’orchestre musical se compose généralement d’accordéon, de violon et de guitare, ainsi que du tambour de basse, aujourd’hui remplacé peu à peu par la batterie.
Le quadrille est une danse qui est toujours d’actualité. Plusieurs écoles de danse l’enseignent, comme l’Akademiduka à Pointe-à-Pitre, et quelques groupes de quadrille font perdurer la tradition, tel le groupe de la Flamme Abynienne aux Abymes.
Il existe également la F.R.E.G.A.Q. créée en 2003 : la Fédération nommée Fédération Régionale Guadeloupéenne des Activités de Quadrille. Elle englobe toutes les activités de quadrille : quadrille au commandement (Grande Terre), quadrille sans commandement (Basse Terre), quadrille des lanciers (Sainte Anne), et d’autres variantes, pratiqués sur tout l’Archipel guadeloupéen. La fédération a pour but de promouvoir et transmettre cette danse, l’une des nombreuses richesses de la culture guadeloupéenne.
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La biguine

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La biguine est la danse locale par excellence.
Son nom vient du terme anglais « begin », qui signifie « commencer », car c’est la danse qui ouvrait le bal.
Les orchestres de biguine sont généralement composés d’une clarinette, d’un trombone et d’un banjo.
Née aux Antilles au 19è siècle, la biguine a été créée par les musiciens noirs, esclaves affranchis, qui jouaient dans les bals donnés par les colons. Ils ont alors repris la musique des colons, et y ont ajoutés le chant et le tambour. Trois styles de biguine se sont développés : la biguine de salon, la biguine de bal et la biguine de rue.
C’est dans les années 1930, que la biguine a connu un énorme succès notamment avec « Ba moin en ti bo doudou », connu dans le monde et aujourd’hui symbole de la musique antillaise. A cette époque, le jazz de la Nouvelle-Orléans inspire les musiciens qui l’intègrent peu à peu à la biguine.
La biguine a connu un grand succès également à Paris, où elle se jouait dans les « bals nègres » du Boulevard Montparnasse, le Bal Blonnet, la Poule Blanche.
C’est dans les années 60 que la biguine se concentre dans les Antilles et qu’elle devint la danse antillaise par excellence, grâce notamment aux musiciens. Parmi les grands noms de la biguine, on trouve Manuela Pioche, Chanteuse Guadeloupéenne, Henri Debs, Émilien Antile, Gérard La Viny, Robert Mavounzy, musiciens guadeloupéens.
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Le zouk
Le zouk est la danse créole la plus réputée.
Le terme zouk, vient de « mazouk », qui désignait une fête populaire de campagne animée par un orchestre qui chantait « Zouk la cé sel médicament nou ni » (le zouk est notre seul médicament).

L’un des groupes les plus connus est le groupe Kassav’, fondé dans les années 1980 par deux guadeloupéens, Pierre-Edouard Décimus et Jacob Desvarieux. Ils mélangent alors musique traditionnelle antillaise, techno et disco : le zouk est véritablement né à ce moment là. Le monde entier va découvrir cette musique grâce à la chanteuse martiniquaise du groupe, Jocelyne Béroard.
Vont se succéder une multitude de groupe de zouk qui vont rencontrer le succès et contribuer au développement du genre avec chacun leur style ; Zouk Machine, Taxi créole, Diffé, et bien sûr, la Compagnie créole qui a remporté un énorme succès dans les années 1980-1990 et qui est toujours très apprécié à notre époque.
Dans les années 2000, Slaï, Médhy Custos, Les Déesses ou encore Perle Lama on su faire découvrir le zouk aux jeunes générations.
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Un véritable moment fort dans la culture guadeloupéenne

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Le carnaval de Guadeloupe est la fête annuelle la plus réputée et certainement la plus animée. Du dimanche suivant l’épiphanie en janvier, jusqu’au mercredi des Cendres, toute la Guadeloupe vit au rythme des défilés, les « vidés ».
Même si toutes les communes se mobilisent et participent au Carnaval, Pointe-à-Pitre et Basse-Terre gardent le monopole des festivités. C’est notamment l’endroit où a lieu la grande parade des chars qui donne le coup d’envoi du Carnaval, le dimanche précédent Mardi-Gras.

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Le Carnaval est la période de tous les concours : concours de chants, de danses, de beauté, de costumes et de musique. Le roi et la reine du Carnaval sont également élus, la reine étant en tête des défilés tout au long des jours gras, où la fête monte en intensité.
En effet, le carnaval bat réellement son plein durant les quatre jours gras.
Le dimanche, c’est la parade des masques et des chars pendant laquelle les rues des villes et des villages sont envahies par les troupes de danseurs et musiciens aux costumes colorés les plus délirants pour certains, et aux costumes traditionnels pour d’autres. Durant cette journée, la circulation est bloquée et les trottoirs pris d’assaut par la foule.
Le lundi gras est le jour des mariages burlesques. Les femmes sont vêtues d’un costume et les hommes déguisés en femme.

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Mardi gras, des défilés sont organisés toute la journée dès tôt le matin. Les mass à kon’n, « masques à cornes », diables rouge aux vêtements décorés de fragments de miroir, arpentent les défilés. Ils ont des personnages phares du carnaval. Les cornes, symbole du taureau, sont synonyme de puissance dans le monde rural.
Le carnaval est l’aboutissement d’une année de travail pour les groupes carnavalesques et les associations organisatrices.
Le personnage emblématique de ces fêtes est Vaval (diminutif créole de carnaval). C’est le roi du carnaval, il symbolise tous les problèmes de l’année écoulée. C’est pourquoi le mercredi des Cendres, jour de fin du Carnaval également appelé jour du grand « vidé », la tradition veut qu’on brûle Vaval, devant une foule vêtue en noir et blanc qui chante « vaval, vaval, vaval ka kité nou, malgré la vi la rèd, vaval ka kité nou ».
Comme le veut la tradition, durant toute la période du carnaval, des enfants déguisés arpentent les carrefours de l’île pour demander des bonbons et de l’argent aux voitures.

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Les groupes de musique du Carnaval
Trois catégories de groupes carnavalesques participent à la fête :
• les groupes à cuivre, qui utilisent des instruments fabriqués de manière artisanale,
• les groupes à peau, qui jouent avec de petits tambours couverts de peau d’animal comme le cabri ainsi que d’autres instruments traditionnels,
• les groupes de synthétiseurs, qui existent depuis une dizaine d’année et qui utilisent des synthétiseurs en plus des instruments traditionnels.
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Même si les documents administratifs et les panneaux de signalisations sont en français, au quotidien les guadeloupéens parlent majoritairement le créole. Le créole est reconnue langue régionale, au même titre que le breton ou l’alsacien.
Cette langue basée sur le lexique français est le reflet de l’histoire, mélange de plusieurs langues européennes, africaines et amérindiennes. En effet, le lexique de la langue créole est à 90 % constitué de mots d’origine français. Ce n’est pas pour autant qu’il est compréhensible de la part d’un métropolitain. Les mots sont profondément transformés. Les 10 % de lexique restant proviennent de langues africaines et amérindiennes.
Le créole a aujourd’hui sa reconnaissance dans l’école depuis la création du CAPES en langues et cultures créole en 2001.
Quelques mots et expressions créoles :
Bonjou : Bonjour
Bonswa : Bonsoir
Ka ou fé ? : Comment ça va ?
Sa ka maché : Ça va.
Si ou plé : Je vous en prie
Ka sa yé ? : Qu’est-ce que c’est ?
Annou ay ! : Allons-y !
Sèk-sèk : Petit verre de rhum sec
Vini : Viens
Z’oreille : Blanc
Pani problem : Pas de problème.
Ki laj a ou ? et Ki laj ou ka fè ? : Quel âge as-tu ?
A fòs makak karésé pitit a’y, i kyouwé’y (À trop caresser son petit, le singe l’a tué) :
Le mieux est l’ennemi du bien
Batiman vapè ranni, i pa bourik pou sa (Le bateau à vapeur hennit, il n’est pas un âne pour autant) :
Il ne faut pas se fier aux apparences
Two présé pa ka fè jou ouvè (être trop pressé ne fait pas le jour se lever) :
ça ne sert à rien de se précipiter
Sé gren diri ka fè sak diri (Ce sont les grains de riz qui font les sacs de riz) :
Les petits ruisseaux font les grands fleuves
Malè pa ni klakson (Le malheur n’a pas de klaxon) : Le malheur ne prévient pas
Réglé jis pa gaté zanmi (Être juste dans les affaires ne nuit pas aux amis) :
Les bons comptes font les bons amis
Chat pa la, rat ka bay bal (Le chat n’est pas là, les rats vont au bal) :
Quand le chat n’est pas là, les souris dansent.